Elie VIEUX prit tout de suite une position résistante, comme le prouve la lecture de ses carnets, toujours secondé par son épouse (Claudine-Marie Gougot épousé le 17 septembre 1938).
C'est avec un petit groupe d'amis qu'ils commencèrent à inscrire les V de la victoire, avant de diffuser des tracts et des journaux clandestins, puis de réceptionner des courriers.
Membre du réseau NAP "Noyautage des Administrations Publiques, il devint le quatrième chef MUR de l'arrondissement en 1943.
En mai 1944, Élie Vieux rencontre, dans la clandestinité, au stade Malleval, le représentant du PC et du FN, Bénédicte Boiteux. Ils signent un accord qui crée le comité roannais de la Libération nationale (CLR). L'occupant est nerveux et multiplie les exactions (Renaison le 10 août 44, Neaux et Roanne le 18 août). Les Allemands quittent Roanne le 21 août. Le CLR est réuni chez Élie Vieux, place Victor Hugo. Le Comité décide de se rendre à l'Hôtel-de-Ville.
Élie Vieux assure par intérim les fonctions de sous-préfet, Auguste Dourdein préside la délégation municipale provisoire. Le lendemain, les Roannais célèbrent leur premier jour de liberté. 10.000 personnes chantent La Marseillaise et crient « Vive de Gaulle ». Élie Vieux prend la parole : « L'heure que nous attendions a enfin sonné… Les mouvements de Résistance qui n'ont jamais désespéré de la Patrie et qui n'ont jamais voulu pactiser avec l'ennemi, prennent en main l'administration de la ville… »
Le 7 septembre, Élie Vieux, accompagné du commandant Antoine, accueillent au Coteau les libérateurs qui remontent sur Paris. Il doit gérer, au nom du Gouvernement provisoire, une situation qui n'a rien d'idyllique : revalorisation des salaires, amélioration des approvisionnements, rétablissement des transports, épuration de l'administration.
Il eut la tâche délicate, d'une part d'éviter les vengeances sommaires à la Libération, il y réussit, d'autre part de remettre en route les institutions républicaines et les rouages économiques, ce qu'il fit sans démériter.
Il servit dans les fonctions de Sous-Préfet jusqu'à la fin de sa délégation en novembre 1946.
Il reprit son métier d'enseignant en janvier 1947 et l'exerça jusqu’à sa retraite en 1952. Il se consacra en parallèle à l'écriture de son livre dont il publia le premier tome en 1950.
Avec d'autres collègues, qui comme lui n'acceptaient pas leur éviction qu'ils considéraient comme une injustice, il fonda l'Association des Préfets et des Sous-Préfets de la Résistance dont il fut élu Président.
Après plusieurs années de bataille parlementaire ils obtinrent le vote d'une loi promulguée le 4 avril 1955 qui permettait leur réintégration. En raison de son âge, il demanda sa mise en disponibilité et prit officiellement sa retraite de la Préfectorale à la fin du premier trimestre 1958.
Il décéda brutalement dans la nuit du 25 au 26 mai 1958.
Détail des actions de résistance d'Elie VIEUX et de sa femme GOUGOT Claudine Marie depuis Juin 1940